< Retour

Voir tout

Sportif

Paramedical

Général

Sportif

L’entrainement du retrait rapide: vitesse, sécurité et performance

| Par Carole Leduc D.O., BSc. C.A.T. ( c)

Vous frappez toujours les balles hors-ligne au tennis? Les fausses-balles au baseball? Vous êtes un gardien de but facile à déjouer avec les feintes? Peut-êre que vos réactions d’évitement, aussi appellées retenues d’élan, sont trop lentes. L’entrainement avec le Dynavision D2 permet d’améliorer cette lacune.

Fonctionnement

L’entrainement avec le tableau dynamique (Dynavision D2) constitue à éteindre le plus grand nombre de lumières rouges possible pendant une minute. Les fonctions de ce tableau, relié à un logiciel, peuvent être ajustées par rapport à plusieurs paramètres. La hauteur et la grandeur de la surface du tableau qui sera utilisée pour la stimulation (par quadrant et par largeur et hauteur), la vitesse d’apparition des lumières, et la durée de la stimulation (entre 30 secondes et 4 minutes/ essai) constituent certains des ajustements possibles.

La retenue d’élan

L’ajout sporadique et aléatoire de lumières vertes au travers des lumières rouges, qui ne doivent pas être touchées, permet le travail de la fonction ‘no-go’, essentielle pour toutes les manœuvres d’évitement. La personne qui s’entraine doit donc se dépêcher à éteindre le plus grand nombre de lumières rouges, tout en évitant les vertes. Cela fait travailler le cerveau à plus d’un niveau, puisqu’en plus de rester concentré, on doit discriminer l’action versus la retenue. Les circuits entre le cerveau et les muscles sont ainsi stimulés. Une demande d’attention supplémentaire est ajoutée par le fait que subtilement, la programmation des couleurs dans le logiciel, où le rouge requiert une action et le vert un arrêt, est inverse aux couleurs utilisées par les feux de circulation sur les routes. Cela oblige le cerveau à aller à l’encontre d’une réaction souvent automatisée d’agir sur la verte (comme d’accélérer lorsque le feu de circulation passe au vert) et de s’arrêter sur les rouges. Bien que la vitesse de réaction ralentisse légèrement lors des premiers essais au début de la saison d’entrainements en EVS en raison de cette stimulation simultanée de plusieurs zones cérébrales et motrices, nous observons qu’au fur et à mesure que les sessions avancent, c’est l’inverse qui se produit, et que la discrimination entre l’action et la retenue s’améliore, tout en maintenant une augmentation graduelle de la vitesse de réaction globale.

Performance

L’augmentation de la vitesse d’action-retenue améliore la qualité de la performance dans la majorité des sports. Que ce soit pour éviter un défenseur, pour changer rapidement de direction, pour effectuer ou pour éviter une feinte, ou pour éviter de perdre des points pour avoir frappé une balle ou un ballon hors-ligne, la fraction de seconde gagnée peut faire la différence lors d’une compétition ou d’un match. Pour les gardiens de buts, qu’il s’agisse de hockey, de soccer, de handball, water-polo, ou tout autre sport de ce type, cela devient crucial pour déjouer les feintes. Au baseball ou à la balle-molle, retenir l’élan permet de ne pas frapper une fausse-balle.

Sécurité

Non seulement la vitesse d’action-retenue peut améliorer les performances, mais le fait d’être rapide pour retenir un mouvement peut sauver des blessures … et des punitions inutiles ! Au hockey, l’évitement d’un défenseur, pour un attaquant, peut pouvoir prévenir une blessure lors d’un placage. Au football , les quarts-arrière doivent brusquement réorienter leur élan s’ils prédisent que leur passe sera interceptée, et ils doivent parfois retenir leur élan pour éviter un « sac » : cela peut aussi leur permettre d’éviter une blessure. Les membres des Forces de l’Ordre (policiers, armée) peuvent également bénéficier de l’entraînement de la retenue pour éviter des blessures inutiles à autrui en ayant un bon contrôle de la retenue lorsqu’ils sont en situation de conflit. Ainsi, au combat, s’ils sont en position de tir mais qu’une personne non-impliquée passe devant leur mire, cette habileté de retenue et de contrôle du soldat/policier peut sauver la vie de cette personne.

Entrainement EVS à la suite d’une blessure

Lorsque survient une blessure, la physiothérapie aide beaucoup à la récupération de la partie du corps blessée. Lorsque l’athlète reçoit son congé, il est temps de reprendre les activités. Mais ATTENTION : la dernière composante qu’un muscle blessé récupère est sa capacité à accélérer-décélérer (action-retenue) et c’est ce qui demeure le plus douloureux le plus longtemps. Il est impératif de mesurer la rapidité de réaction et de retenue avant de retourner aux activités rapides après toute blessure. Les risques de rechute ou d’autre forme de blessure par réaction trop lente sont élevées si cet aspect n’est pas récupéré à 100%, et certaines vitesses ne peuvent être reproduites ni mesurées en clinique régulière. Les vitesses programmables avec le D2 peuvent atteindre les 0.01 secondes, ce qui permet une mesure objective fine. En cas de doute sur la vitesse de réaction récupérée, et en connaissance de celle requise par le sport ou l’activité de la personne blessée, il est possible de faire une évaluation de la vitesse de réaction de la personne, et ce pour les 4 quadrants dans l’espace, puis de les comparer à la demande du sport et/ou du travail. Il est possible de pouvoir quantifier ces vitesses atteintes et d’en mesurer la progression. Lorsque la vitesse de réaction et celle de retenue sont adéquates pour les 4 quadrants, alors la décision de retour complet est plus sécuritaire.

Tests pré-saison

Il est possible d’inclure les tests d’accélération-retenue dans la batterie de mesures de données pré-saison. Ainsi, l’entraineur(e) pourra décider d’inclure ou non l’EVS dans son programme de préparation, et l’équipe médicale et paramédicale oeuvrant auprès de l’équipe en question disposera de données de référence advenant une blessure en cours de saison. Advenant une blessure, ces données peuvent être remesurées tel que décrit plus haut en fin de période de réhabilitation et comparées aux données pré-saison pour orienter l’athlète dans son parcours vers le retour au jeu efficace et sécuritaire. Ainsi, il est possible d’apprendre à accélérer, et à renverser les élans à la dernière fraction de seconde. Si cette habileté est utile à la performance, elle est cruciale à la sécurité : vous pourrez ainsi prévenir les blessures en évitant le geste rapide et non-intensionnel d’un adversaire, ou d’un coéquipier, dans votre direction !